Dire oui alors qu’on pense non : de l’altruisme, vraiment?

Et si dire oui n'était pas toujours un acte d'amour ?

Handwritten chalk decision concept with 'yes' crossed out and 'no' emphasized.

Vous dites souvent oui… alors qu’au fond, vous pensez non ?
Vous voulez faire plaisir, éviter les conflits, préserver la paix…
Et peut-être même, au fond, vous avez l’impression que cela fait de vous quelqu’un de “bien” ?

Mais si ce réflexe n’était pas si altruiste qu’il en a l’air… et s’il vous éloignait, doucement, de vous-même… et des autres?

Et si dire oui n'était pas toujours un acte d'amour ?

Depuis tout.e petit.e, on vous a appris à être « gentil.le » : dire oui, faire plaisir, s’adapter. 

Dire non, en revanche, était souvent perçu comme irrespectueux ou menaçant pour le lien. Dans certaines cultures, religions ou familles, le sacrifice a même été valorisé comme une vertu : s’effacer pour les autres, c’était aimer.

Et il faut le dire : quand on est enfant, ce réflexe a du sens. Votre survie dépend des adultes. Dire non pouvait vous exposer à du rejet, de la punition, de l’humiliation… ou tout simplement à une coupure de lien. Le corps a donc appris, très tôt, que dire non = danger.

Mais aujourd’hui, ce schéma de protection est souvent devenu un frein. Dire non ne met plus votre vie en jeu. Et concrètement, quel est le risque aujourd’hui, en tant qu’adulte ?

Et si l’autre le prend mal ? Est-ce vraiment à vous de culpabiliser ? Ou à lui d’apprendre à accueillir vos limites comme une part saine et nécessaire du lien ?

Gentillesse ou stratégie de protection ?

Un oui donné à contrecoeur, ce n’est donc pas un acte de pure générosité. C’est souvent une stratégie de protection, issue de vieux réflexes appris pour éviter le rejet, le conflit ou la douleur. Mais aujourd’hui, ce réflexe ne vous protège plus : il vous éloigne de vous-même et des relations vraies.

On dit oui pour :

  • Éviter les tensions

  • Garder la paix

  • Renforcer une image de personne serviable

  • Éviter de ressentir de la culpabilité

Ce sont des automatismes bien ancrés, mais qui ne correspondent plus aux réalités de votre vie d’adulte. Ils partent d’une intention de protection, mais finissent souvent par vous desservir.

Ce n’est pas mal. Ce n’est pas “faux”. Mais ce n’est pas de la vraie gentillesse.

La gentillesse vraie vient du choix, pas de la peur. 

La question à se poser lorsqu’on dit oui :

Est-ce que je nourris un lien et une envie sincère… ou est-ce que je réponds à une peur ?

Le poids caché des faux "oui" : ressentiment et dette émotionnelle

Dire oui quand on pense non, ça crée un décalage intérieur.

Ça génère :

    • Frustration
    • Tension
    • Agacement

Et parfois, une dette émotionnelle : vous attendez inconsciemment un retour. Une forme de reconnaissance, d’amour, de compensation.

Mais quand cela ne vient pas ? La rancœur s’installe. L’autre devient injustement responsable d’un compromis que vous n’avez jamais exprimé.

Exemples : quand le « oui » fait plus de mal que de bien: 

    • Céline garde les enfants de sa sœur « juste pour dépanner », alors qu’elle est déjà elle-même épuisée. Sur le moment, elle fait bonne figure. Mais une semaine plus tard, elle évite les appels de sa sœur. Une distance s’est installée, nourrie d’un « oui » non assumé.
    • Julie accepte d’accompagner son conjoint voir un spectacle qui ne l’intéresse pas du tout, « pour lui faire plaisir ». En réalité, elle n’est pas présente. Elle traîne des pieds, regarde l’heure, soupire. Lui sent son manque d’enthousiasme, s’agace. La soirée se termine en tension. Ça devait être un bon moment à deux… c’est devenu un malentendu émotionnel.

Et si Céline avait osé dire non, elle aurait pu dire: Je comprends que tu aies besoin d’aide, mais je suis vraiment épuisée et je sens que je n’aurais pas l’énergie nécessaire pour bien m’occuper d’eux, peux-tu demander à quelqu’un d’autre? Je préfère me reposer aujourd’hui, pour être pleinement disponible une prochaine fois.

Et si Julie avait été honnête, elle aurait pu dire : « Ce n’est pas trop mon truc, mais je te propose de le faire avec quelqu’un qui partage ton enthousiasme, ou on trouve une autre activité qui nous fait plaisir à tous les deux. »

Dire non : un acte d'authenticité

Dire non, c’est :

    • Vous honorer

    • Créer des relations plus vraies

    • Sortir des attentes silencieuses

    • Montrer l’exemple et inspirer l’autre à faire de même, en l’autorisant lui aussi à poser ses propres limites

    • Lâcher l’idée que l’amour se gagne en s’effaçant.

    • Croire que ce que vous êtes, vraiment, mérite d’être vu et respecté.

Et vous savez quoi ? Ceux qui tiennent vraiment à vous préfèrent votre « non sincère » à votre « oui forcé ».

En conclusion : votre "non" est aussi une preuve d'amour

Faire plaisir ponctuellement peut être un vrai geste d’amour. Mais quand cela devient une obligation, un automatisme, ou une monnaie d’échange affective, cela perd toute sa valeur… et peut même avoir l’effet inverse : créer du ressentiment, de la distance, ou une tension qui abîme la relation que vous vouliez protéger.

Un non posé avec clarté peut être plus bienveillant qu’un oui donné à contrecoeur.

Il ne rejette pas l’autre, il affirme simplement vos limites, vos besoins, votre intégrité.

Chaque fois que vous osez dire non, vous dites :

« Je me respecte assez pour être vrai·e avec toi, et je prends soin de notre lien en choisissant l’authenticité plutôt que les faux-semblants rassurants. »

Et si, au lieu de fuir le non, vous appreniez à en faire un pilier de relations plus sincères ?

C’est un processus. Les vieux schémas peuvent se défaire. Et avec le temps, de la patience, de la pratique, et un peu de bienveillance envers vous-même, dire non deviendra plus naturel.

Petit à petit, vous vous sentirez plus libre… et plus vrai.e.

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